Le plateau en laque de Hamanaka

Cela peut prêter à sourire, à l’époque des Trous noirs et de cette fameuse matière invisible et à ce jour parfaitement inconnue qui constituerait 95% de l’univers dans lequel nous baignons, ou bien est-ce justement parce que nos connaissances en sont arrivées là, que je suis convaincu que rien de ce qui nous arrive est dû au hasard…
Voilà où j’en étais -ou plutôt, je n’en étais pas encore -, au moment où je tombai, au milieu de la montagne de vieilles factures, lettres et photos des archives Paul Follot, sur lesquelles -j’en parle plus longuement dans le chapitre Toi et Moi ou l’histoire édifiante d’une bague -, j’avais accepté de travailler avec le projet d’en faire un ouvrage, sur deux photographies impressionnantes de cet artiste. Une minute avant la rencontre, j’avais entre les doigts une petite image noir et blanc d’un homme couché, la tête appuyée sur un gros oreiller, souffrant, si j’en crois le foulard de laine à carreaux noué autour de son cou maigre et la résignation qu’on lisait dans le petit sourire pâle qu’il esquissait devant l’objectif. Deux clichés plus tard, de face et de profil, le cadavre du même : une tête noire, bitumeuse, presque déjà d’une momie, émergeant d’un drap l’enveloppant jusqu’aux épaules. Seuls, dans la cavité marquée des orbites, brillent les yeux, comme si la vie s’y tenait encore, grands ouverts sur le plafond de la chambre, interrogeant un détail, une ombre, une chose qu’il semble être déjà le seul à voir.


Qui aura pris ces photos ? Sa femme, Elfriede, je suppose, puisque personne d’autre se serait trouvé à son chevet au moment de sa fin. (Ses enfants étaient absents, comme leur mère le lui reproche assez dans une lettre adressée à son fils, Erwin, après la guerre). Où ont-elles été prises ? La présence de détails comme le papier-peint à fleurettes, le coin arrondi d’une table de chevet, le drap avec sa fine broderie ajourée d’un dessin 1900, disent qu’on est dans un domicile plutôt que dans une chambre d’hôpital. Le lit, cependant, à hauts barreaux de laiton, pourrait plaider le contraire. Pourquoi ne lui a-t-on pas fermé les yeux ? Sans parler d’un devoir, c’est le premier réflexe, je pense, d’une épouse, d’un proche, d’un infirmier s’il s’en trouve ou d’un prêtre, une façon de laisser le mort reposer en paix, de l’assigner au monde du sommeil. Qu’a-t-on voulu exprimer par ces deux clichés du mort fixant le plafond ? Ou bien, il n’était pas encore mort, lorsqu’ils ont été pris ? Le drap qui le recouvre jusqu’au menton, la tête enfoncée dans l’oreiller, les mains jointes sur sa poitrine dans l’attitude d’un gisant, tout cela parle pour une mise en scène funéraire. Alors, pourquoi les yeux ouverts ? Comme si tous ces mystères ne suffisaient pas, les deux photos en question -pas l’autre, celle où il sourit devant l’objectif -ont été glissées dans une enveloppe blanche certainement close, dont la colle a cédé avec le temps, comme le montrent des traces jaunâtres sur la bande opposée, enveloppe qui porte au crayon l’indication : « Mars 1942 ». Or, Paul Follot est officiellement décédé en 1941, sans précision de mois, à ma connaissance.
Qui a tracé ces mots qui me paraissent postérieurs à l’époque mentionnée ? Pas tant l’enveloppe, que le trait de crayon (bien que ce soit plus difficile à juger qu’avec l’encre qui perd de sa densité, jaunit avec le temps). Des liasses de vieux papiers, dont les ficelles tombaient en poussière entre mes doigts, à mesure que je les défaisais, rien d’autre parlait pour une date dans cette alternative. Je me trouvais devant une énigme, avec cette date de sa mort. En effet, la machine de l’existence quotidienne du décorateur me paraissait s’emballer à partir de 1940, du moins c’est ce qui ressortait de mes recherches, entre les salons d’exposition auxquels il continuait de collaborer, quelques chantiers, des projets, la maladie (une mauvaise grippe) … Et puis, tout cela tournait court soudain, disparaissait, englouti par une nouvelle réalité : la Guerre ! C’est curieux, mais je n’avais pas eu la même impression de tabula rasa en 1914, au début de l’autre conflit vécu par Paul Follot. Était-ce parce qu’il venait de finir sa belle maison de la rue Schoelcher ? Pourtant, il partait sans perdre une heure pour les combats -et il devait y rester, aux premières lignes, jusqu’en 1917, où sa blessure le faisait transporter vers l’arrière -. Et puis, en partant en 14, il laissait derrière lui un exaltant projet d’avenir, une maison-atelier où il voulait créer des choses nouvelles pour les vendre à une riche clientèle ; il abandonnait les affaires, le temps de son absence, mais son épouse en avait la garde et l’usufruit ainsi que ses deux enfants. Tout continuait, après le 3 août fatidique : lettres, factures, comptes-rendus, photos… même si le quotidien avait pour contexte des événements dramatiques, si la dépression devait s’installer au cours des mois suivants, l’angoisse de cette situation grandir de combat en combat ; interminable durée de ce conflit pour ceux qui le vivaient. Ici rien de tel. La «drôle de guerre» (entre déclaration conjointe britannique et française au régime hitlérien, le 3 septembre 1939 et l’offensive allemande d’avril 1940) semble avoir été vécue par les Follot dans le Midi. A travers la correspondance que j’ai dépouillée, je note un voyage en Outre-Rhin de son épouse, à Wuppertal, pour les obsèques de sa mère, Mme Vendel ; séjour mouvementé, sur fond de menace de guerre et de fermeture des frontières ; les ultimes ajustements dans la dernière commande du Ministère de la Marine à l’artiste pour l’aménagement des cuirassés Le Richelieu et le Jean Bart (fin juillet 1939) ; l’arrivée inespérée, en pleine déferlante ennemie sur nos frontières, de l’héritage de Mme Vendel, avec l’argent de la vente de sa maison de Düsseldorf ; un nouveau chapitre dans les démêlés des Follot avec la perception des impôts du 14e arrondissement… Il y a encore quelques relevés bancaires de ses gains et ses dépenses pour 1939 et puis, plus rien pour les mois suivants ! Ont-ils fui comme les dizaines de milliers d’habitants de la zone nord, Français et Belges, devant la progression allemande ? Ils auraient fait partie de la file interminable de camions et automobiles qui ont traversé la France en direction du sud, en juin 1940, chargés jusqu’au toit de ce qu’ils pouvaient emporter. Paul était-il déjà malade ? La photo qui le montre alité et souriant aurait-elle été prise encore à son domicile, à Paris, et les deux autres après le terrible périple à travers la France, épuisé, malade, dans des conditions sanitaires et psychologiques plus que précaires. En ce cas, sa mort brutale pourrait bien avoir eu lieu juste après la tourmente, au printemps 1941. Si Paul Follot meurt le 10 mars de cette même année ou la suivante, dans sa propriété de Beauvallon (sur les hauteurs de Saint-Tropez qui n’est à l’époque qu’un hameau), je n’ai pas trouvé d’avis de décès à Sainte-Maxime ou Grimaud, les deux communes voisines, pas davantage de tombe portant son nom dans leurs cimetières respectifs, pas plus d’ailleurs qu’à Paris, au cimetière de Montparnasse, le plus proche de son domicile, situé juste en face, où son corps aurait pu être transporté ; ni au Père-Lachaise où sont enterrés son père et des membres de sa famille… Où gît donc Paul Follot et, question aussi importante, où est la dépouille de son épouse Elfriede ? Si elle n’a pas voulu reposer dans sa terre natale. Après de nombreuses recherches informatiques et aussi téléphoniques avec des employés de mairie ou des gardiens de cimetières qui ont bien voulu consulter les inhumations pour les deux années qui m’intéressent, je décide de me rendre à Paris, afin d’interroger les registres du cimetière de Montparnasse, bien qu’on m’ait assuré qu’il n’y avait rien sous le nom de Paul Follot, tant pour 1941 que 1942. Le moment était opportun, car le texte-fleuve que j’avais pondu, semaine après semaine, sur la vie et l’œuvre de ce dernier, et publié en l’espace de deux ans sur mon site web , était en voie de quitter les limbes du réseau pour devenir un ouvrage d’art sur papier, avec des centaines de photos et tout cela, parce qu’un éditeur était tombé sur mon site… Un vrai miracle du virtuel ! Je me rendais donc à Paris, pour le rencontrer et, la précision devenant urgente, pour vérifier par la même occasion la date du décès de mon artiste. Comme c’est malheureusement souvent le cas, se loger dans le centre de Paris, lorsqu’on est un peu court de moyens, est pratiquement devenu impossible. Il est passé le temps des petits hôtels pour étudiants à 50 euros ; en tout cas il faut bien connaître le quartier latin pour en trouver un qui soit convenable. Je suis donc hébergé par un ami antiquaire, qui n’habite pas loin de cette rue Victor Schoelcher, où se trouve la maison que conçut et habita Paul Follot, le cimetière de Montparnasse et même mon éditeur qui a ses bureaux dans le coin. On ne pouvait rêver d’endroit mieux placé. J’ai déjà passé trois journées à rencontrer l’équipe qui va travailler sur mon livre, à revoir des amis que j’ai quittés il y a sept ans, lorsque je suis parti de Paris pour m’installer à Berlin, à remplir mes devoirs d’invité auprès de l’ami qui me loge, lorsque je décide enfin de me rendre au cimetière Montparnasse pour consulter les registres. Cela tombe bien, mon hôte a plein de choses à faire, ce jour-là, et je pars vers le milieu de la matinée avec une clé qu’il m’a confiée (pour que je sois libre de rentrer quand bon me semble) et l’intention de passer la journée en recherches et investigations sur mon sujet. Je viens à peine de m’installer devant le gros registre qu’un agent de l’administration funéraire m’a confié, que mon portable sonne dans ma poche. Je sors, afin de ne déranger personne dans la salle de consultation. C’est mon ami, très énervé parce qu’il a perdu ou ne retrouve plus la clé de son appartement, qu’il pleut et en plus se plaint d’avoir attrapé froid. Il me demande, sans beaucoup tarder, de revenir avec celle qu’il m’a confiée afin qu’il puisse entrer chez lui pour se soigner. Mon séjour à Paris s’achève, j’en ai l’intuition tout à coup. Je feuillette néanmoins le registre et, bien entendu, ne trouvant rien en mars 1941 et pas davantage l’année suivante, je me mets en chemin pour rejoindre le domicile de mon hôte, et, comme je ne veux pas partir sans avoir vu une dernière fois la belle façade de la maison que Paul Follot avait faite construire sur la rue Schoelcher, je prends par là. Pour me protéger un peu de la pluie qui a momentanément cessé, mais surtout des flaques qui rendent ma progression difficile sur la chaussée goudronnée, je marche à l’abri sous les arbres qui longent le mur du cimetière, lorsque je vois, à hauteur de l’hôtel Follot, sur le trottoir d’en face, posé à terre contre un tronc, dans l’espace que la plaque de propreté urbaine fait autour de ce dernier, un plateau en galuchat (1) noir, trempé et tout maculé de boue, et sans doute aussi de ce que les chiens du quartier ont dû y laisser au passage. Il m’a l’air d’être là depuis pas mal de temps. Je le ramasse un peu dégoûté et, ce n’est que lorsque j’ai tourné au prochain coin de rue que je me mets à le considérer plus attentivement. C’est une plaque de bois octogonale, de deux centimètres environ d’épaisseur, qui s’inscrit presque dans un rectangle de 40 cm sur 50, recouverte d’une laque noire, assez grasse pour engober sa forme, enrober bordures et angles dans une belle matière lisse et luisante qui en recouvre entièrement l’endroit et l’envers. Sur le premier, on a plaqué une sorte de matière plus claire, composée de milliers de petites perles, serrées comme des grains ronds de riz dans un sachet, que la glaçure de la masse noire, en les noyant dans sa pâte translucide, ferait prendre pour une couronne d’écume blanche au sommet d’une vague nocturne. Effet de nuit sur une encre japonaise. Davantage qu’un élément liquide, c’est une voie lactée qu’on peut observer sur la partie antérieure, un relevé cosmique dans la nuit absolue de l’Infini. L’effet de densité et de profondeur est obtenu, à ce qu’il me semble, par un assemblage ingénieux des peaux, découpées en rayons de façon à donner des amas de points clairs autour d’un foyer, l’épine dorsale du squale (puisqu’il s’agit de galuchat), plus brillante et plus grande que les autres, autour de laquelle s’enroule en spirale un maelstrom de petites perles fines, que des ponçages successifs, et de plus en plus subtils, ont fait émerger de l’obscurité comme les millions d’étoiles d’une galaxie. Il y a même, entre elles, de mystérieux trous noirs, espaces qui doivent correspondre à une quantité plus homogène de laque, aux endroits où se trouvait un accident ou une cavité dans la peau, et des dispersions de nébuleuses dans les creux sur fond d’hypothétique matière sombre ou WIMPS (Weakly Interacting Massive Particles). Un plateau de Katsu Hamanaka ? La forme classique, octogonale, la perfection du travail sur la laque noire et le galuchat poncés. Je n’ai même pas à me poser la question, je connais assez bien les choses de cette époque pour l’affirmer. Ma première réaction est : « On fait donc à présent des copies en plastique de ces belles créations de l’Art Déco ? » Plus rien ne m’étonne… En même temps, l’objet est lourd ; d’une épaisseur qui plaide en faveur d’une copie de bonne qualité ; le galuchat m’a l’air authentique et non imprimé, comme je le croyais d’abord ; et puis, la profondeur de la laque, lorsque d’un revers de manche j’essuie la boue et la saleté qui le recouvrent… Elle s’efface, par endroits, en jolies nuances de brun-roux, comme le fait la laque naturelle, résine d’un arbuste asiatique, le laquier ou vernis du Japon (toxicodendron vernicifluum) qui forme en séchant une surface extrêmement solide, résistante aux intempéries et d’un brillant profond, très caractéristique. C’est cette robustesse qui la fit adopter par l’industrie aéronautique, durant la Grande Guerre, pour renforcer la résistance des hélices des aéroplanes. (2) Tout en marchant plus librement sur la chaussée humide, je tourne et retourne le plateau entre mes mains… Au bout de quelques minutes, je l’ai si bien tourné et retourné dans tous les sens, que j’ai fini par découvrir une signature. Tracée ton sur ton dans une typographie vaguement asiatique, on la distingue si peu du fond que c’est presque un reflet sur le laque (3) qui me l’a révélée : Hama (alinéa) naka 26 Jun.1927. Je me souviens alors que, pour les besoins d’un livre que je voulais écrire sur cet artiste, j’avais rencontré, bien des années auparavant une Mme Hamanaka, deuxième épouse du laqueur nippon, qui m’avait confié, non sans mélancolie, qu’elle n’avait pu, après la mort de cet artiste, sauver grand-chose de son atelier. Elle n’avait pas même eu la possibilité de poursuivre ses activités, car elle souffrait d’une allergie à la laque naturelle et se couvrait d’eczéma aussitôt qu’elle en avait le contact. Était-ce elle, me dis-je (car je me souvins qu’elle demeurait non loin de là), qui avait déposé ce plateau devant la maison d’un homme qui avait connu son mari ? Je me dois d’expliquer assez brièvement ici les origines de la laque japonaise à Paris, au tournant du 20e siècle. Sous l’influence de la vogue de l’Extrême-Orient qu’on appelait alors le Japonisme, des artistes parisiens (notamment dans le domaine des arts appliqués et, en premier lieu, l’orfèvrerie et la dinanderie) se sont intéressés aux vernis, patines et autres techniques traditionnelles du métal en Asie. En 1906, un élève de l’école des Beaux-Arts de Tokyo, où il avait suivi les cours du maître-laqueur Ichu Kawanabe, sans avoir obtenu le diplôme tant convoité pour devenir un jour maître à son tour dans son pays, le jeune Seiko Sugawara (1884-1937), est venu tenter sa chance à Paris où affluaient, depuis l’Exposition Universelle de 1900, artistes et étudiants du monde entier. Un an plus tard, il rencontrait l’architecte et styliste irlandaise Eileen Gray (1878-1976), elle aussi fraîchement installée, au 21 rue Bonaparte dans ce quartier latin, et qui cherchait de son côté à perfectionner sa connaissance et sa pratique de la laque japonaise, en vue d’en faire usage sur les formes qu’elle créait. Leur collaboration dura plus d’une vingtaine d’années et donna quelques superbes créations -meubles, panneaux, paravents, etc. -pour la plupart, aujourd’hui dans les collections et grands musées internationaux. Il faut ajouter à l’honneur de Seiko Sugawara, celui d’avoir initié Jean Dunand (1877-1942), l’un des plus fameux dinandiers français du 20e siècle, à la laque traditionnelle. Vers 1925, ce même Sugawara accueille dans son atelier au 8 rue Crocé-Spinelli, un élève japonais, Katsu Hamanaka (1895-1982), qui désire approfondir la technique ancestrale de la laque japonaise ; une chose devenue difficile dans son pays, après l’abandon des vieilles traditions face à l’extension d’un mode de vie occidental. Ironie de l’histoire, la transmission se voyait assurée chez ces mêmes étrangers qui mettaient en péril la vieille culture nippone, dans les ateliers de Montparnasse. Dès 1929, Hamanaka expose régulièrement son travail lors des grands événements d’art parisiens : Salon des Artistes Décorateurs, Salon des Indépendants, Salon des Tuileries, Salon d’Automne. Ce sont principalement des pièces de mobilier, des paravents ou des panneaux décoratifs monumentaux, en collaboration avec les grands décorateurs du moment, les Jules Leleu, Jacques-Emile Ruhlmann, Jacques Adnet, Dominique… En 1931, il participe à la décoration d’une suite de luxe sur le paquebot, l’Atlantique. Si j’avais encore quelque doute sur l’authenticité de ma découverte, la remarque de mon ami antiquaire, qui avait entre-temps retrouvé sa clé et commencé le traitement de son rhume, en examinant le plateau en laque que j’avais déposé sur la table de sa cuisine, est venu m’éclairer :-« Bravo ! Une belle chine… Il a un peu besoin d’être nettoyé, mais c’est rien du tout ! Tu as fait un déballage pour trouver cette merveille ? car je suppose, vu son état, que tu ne l’as pas acheté à la Galerie Vallois. Pour ton information, le dernier plateau de Katsu Hamanaka, à Drouot, le même modèle octogonal que tu as là, a fait 7.000 euros au marteau ! » Bien sûr, il n’a pas cru une seconde à mon histoire d’arbre, de plaque de propreté urbaine, de chiens qui auraient pissé dessus… Pour lui, je veux garder mes sources, et c’est légitime. Alors, si je lui disais que j’y vois une intervention astrale de Paul Follot. (1)Le galuchat (1755 galucha de Jean-Claude Galluchat, nom de l’inventeur mort en 1774) est un cuir de poisson cartilagineux (de raie ou de requin) utilisé depuis longtemps en ébénisterie, gaine-rie, et plus récemment en maroquinerie. A mi-chemin entre le cuir et le minéral, le galuchat est recouvert de perles de silice, donc difficile à tanner. Il présente différents aspects : granuleux et brillant, ou bien poncé : dans ce cas, il est lisse et laisse apparaître une surface cloisonnée de peti-tes cellules qui sont autant de petites rangées de perles scintillantes. (extr. Wikipédia) (2)La laque est une résine tirée de la sève d’arbustes poussant en Asie (de la famille des Anacardiacées). Appliquée au pinceau sur une matière, comme un vernis, elle forme en séchant une couche dure et très résistante aux intempéries. Pure, elle prend une belle couleur brun-caramel ; mélangée à des copeaux de fer ou de cuivre elle donne, par réaction chimique, un noir ou un rouge vifs et profonds. Je m’étonne dans l’article de Wikipédia consacré à la laque de ne trouver aucu-ne mention du maître d’Eileen Gray, le Japonais Seiko Sugawara et pas davantage de Katsu Hamanaka. En revanche, sur la laqueuse irlandaise, des tartines… (3)Le laque au masculin, pour le résultat de ce revêtement sur un meuble ou un objet. On dira : « le laque de cette boîte ».